A-t-on réellement compris l’enjeu planétaire?

Par CaroleGreenerMummy

L’enjeu planétaire qui est devant nous…

Cette partie de la vidéo de l’Institut de l’économie positive avec AURÉLIEN BARRAU face à DOMINIQUE LOUIS, Chairman, Assystem CHRISTOPHE ITIER , Haut-Commissaire à l’Economie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, Ministère de la Transition écologique et solidaire, m’a fait un choc.

Oui, a-t-on réellement compris l'enjeu?

Aurélien Barrau

Mais je ne vois pas pourquoi vous la rabattez sur le problème carbone. Ce que je viens d'évoquer n'a strictement rien à voir avec le réchauffement climatique. Ce n'est pas le réchauffement climatique qui est responsable de l'extinction de la vie sur Terre. Ce sont les pesticides, la surpêche, la disparition de l'espace de vie ... donc on a dans cette salle des personnes concernées qui n'ont pas compris l'enjeu du problème ! (...)

Ce constat m’a fait froid dans le dos ! Et pourtant il est plein de sens.

Mon combat est la matière, pas la localisation. Et pourtant, j’ai cette sensation de nager à contre-courant depuis la création des lunettes écologiques Magazine.

Parler de matière, d’origine, de conception, de traçabilité n’avait aucun echo. Seul la localisation de la production et le chemin que cela parcourt résonnait chez tout le monde.

Je comprenais la problématique de l’empreinte carbone, mais pour moi, son importance était minime par rapport aux ressources et à son exploitation.

Comme j’aime apprendre des autres, alors, je me nourrissais de ce combat de localisation pour minimiser cette dépense énergétique, de réduire ces émissions carbone, de réduire la pollution…

Et me voilà, de bon matin à écouter l’intervention d’Aurélien Barrau qui affirme que les personnes concernées n’ont pas compris réellement l’enjeu.

Ce n'est pas une question de carbone...

Aurélien Barrau

L'enjeu, ce n'est pas faire de l'energie propre. Parce qu'avec un bulldozer qui fonctionne à l'energie solaire, on peut raser la forêt amazonienne. On n'aura pas emis de CO2 mais on aura rasé la forêt.

Là, tout est dit !

Et tout d’un coup, je ne nageais plus à contre-courant, mais dans le sens de mon combat.

Si on ne maitrise pas les ressources, si on n’arrête pas de produire plus pour fabriquer plus, si on ne prend pas en compte l’espace de la Nature, on ne crée pas un produit écoresponsable.

Le bilan carbone n’a rien à voir. Si c’est local, tant mieux, mais cela ne doit pas dénaturer l’environnement dans lequel on vit.

La crise sanitaire que nous traversons est catastrophique pour l’économie… mais bénéfique pour l’environnement.

Et la seule solution proposée est : consommez français lors du déconfinement.

CONSOMMEZ !

Mais on n’aura rien tiré comme leçon de cette catastrophe. Nous retombons dans le même schéma de consommation voire de sur-consommation et de sur-production (mais français ^^).

C’est ILLOGIQUE.

Une page quasi blanche nous est offert.

Alors créons un nouveau modèle vertueux en adéquation avec la planète et non en adéquation avec le PIB.

Le made in France à fond les ballons ?

Nous savons très bien que le Made in France s’exporte très bien.

Nous savons aussi très bien que le Made in France se vend très bien.

Alors, faut-il faire du Made in France à tout va?

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances - France Info

J'appelle les grands distributeurs à un nouvel effort : approvisionnez-vous en produits français

La vente des produits de grande consommation augmente de 30% chaque semaine depuis le confinement, selon le panel Nielsen. 

Les paysans français sont parfaitement capables de nourrir la France et d’apporter certaines matières premières… Mais viendra le problème de la logistique et de la main d’oeuvre.

Les agriculteurs français pourront-ils maintenir les prix interessants pour la grande consommation?… Ou alors les grandes surfaces/enseignes maintiendront-ils leur prix bas comme le consommateur souhaite?…

Car oui, le consommateur a perdu la valeur du produit quel qu’il soit.

Ses achats sont basés sur cette consommation de masse à prix bas. Mais les français seront-ils capable de changer leur manière de consommer si les prix deviennent justes?

Car il faut accepter que pour etre un consommateur responsable qui achète les produits au prix juste, il faut une certaine discipline, qui, pour ma part, a pris 2 ans pour etre agréable a gérer.

Laurent Grandin, président d'INTERFEL

Il faut clairement considérer qu’en aucun cas ces circuits dit courts ne peuvent satisfaire de près ou de loin les besoins des français (...)

Il faut savoir que ce qui freine la population a acheter français est surtout à cause d’un prix trop élevé pour 57% des français. Cela grimpe à 66% pour la tranche ouvriere et 64% pour la tranche rurale. (Sources Ifop janvier 2020)

Même si 69% des français sont prêts à acheter français et plus cher (Sources Spartoo avril 2020).

Alors, est-ce la solution à adopter pour TOUS les français?…

Donc a-t-on réellement compris l'enjeu planétaire?

Oui, je me répète mais je me force à me convaincre que la solution est de consommer français… mais il y a toujours quelquechose d’illogique pour moi par rapport aux problèmes que la planète rencontre réellement.

Reprendre l’économie du pays en made in France en surconsommant le made in France, est-ce réellement le but?

Cette crise sanitaire pose le probleme de notre maniere de consommer le produit en general, pas notre maniere de consommer local ou pas.

Cette crise sanitaire met en avant la surproduction, l’exploitation à outrance des territoires, l’appauvrissement des cultures… notre SUR-CONSOMMATION.

Car nous n’avons pas besoin de consommer du pangolin avec le choix de viande qui existe. Ici, la pandémie part de la viande, mais elle aurait pu partir d’Amazonie avec sa surexploitation forestiere (lire l’article du journal Le Monde décembre 2016), du nord de la Sibérie avec la fonte du pergelisol (lire l’article du journal La Croix de décembre 2019).

Consommer juste ce dont on a besoin. Cela n’enlève pas le plaisir d’acheter, c’est un état d’esprit différent.

Il y aura surement d’autres personnes qui pourront exprimer cette sensation plus clairement, soutenu par plus de chiffres et de nombreux propos scientifiques.

Mais pour moi, je l’ai déjà dit dans cet article que le made in France ne me suffit pas car l’enjeu planétaire le plus important pour ma part est :

  • la ressource,
  • la transparence
  • la bienveillance

Vous pouvez retrouver ces principes important dans l’appellation OPTIC FOR GOOD créée en septembre 2019.

C’est l’envie de faire le tri sur ce qui est dit et ce qui est réellement fait dans la création d’une collection de lunettes qui me pousse à continuer dans cette voie.

La version du label OPTIC FOR GOOD 2021 prendra encore plus en compte ces paramètres pour mettre en avant les marques de lunettes qui ont fait l’effort de respecter l’Environnement au-delà de ce qui est imposé par une loi ou par la tendance.