Après avoir assisté à la table ronde de la Fashion Revolution à Paris , j’ai voulu aller encore plus loin en assistant, à Roubaix, au premier forum de la mode circulaire : le Fashiongreendays.
C’était le 23 et 24 mai 2019 à l’École d’ingénierie et d’innovation textile (ENSAIT).
Durant ces 2 jours, il y avait :
- 75 exposants,
- une dizaine d’ateliers sur les problématiques éthiques et responsables,
- 60 intervenants tout profil : experts, entrepreneurs, chercheurs, créateurs et acteurs publics.
Ces 2 jours ont permis d’aborder des sujets sur 4 cycles bien definis afin d’etudier toutes les possibilités de changement :
- Etat des lieux et les actions déjà mises en place
- Vendre moins, mieux et autrement
- Maitriser la chaine de fabrication, voir l’eco-conception et le réemploi en tout genre
- Visionner les solution de l’avenir
Programme visible ici .
Les conférences du Fashiongreendays
J’ai selectionné quelques conférences afin d’approfondir la reflexion à developper dans le secteur de l’optique lunetterie.
Les freins au changement
Keynote tenu par Sandra Wielfaert – consultante RSE et mode durable.
Cela fait 2/3 ans que l’on parle de changement dans la mode.
Mais quels sont les freins qui bloquent les entreprises à changer?
-
- LE COUT : le changement est perçu comme trop couteux car l’entreprise regarde en premier sa marge. Mais le probleme est à prendre autrement. Il faut voir le changement dans sa globalité et les economies que cela engendrera + le travail est différent au niveau de la communication et du canal de vente + le prix de vente passe par une information auprès du consommateur.
- LA COMPLÉXITÉ DE LA DEMARCHE : mais ce n’est pas si compliqué que ça car c’est une question de bon sens. Cependant, cela fonctionne avec une strategié structuré et coherente.
- QUESTION DE TIMING : cela prend du temps, c’est vrai. Il faut anticiper et s’y prendre tôt. Car il y a toujours une bonne raison de remettre à plutard…
- IMPACT INDIVIDUEL : tout le monde peut et doit agir. C’est une question de coordination des équipes. C’est l’occasion de mutualiser.
- C’EST UNE MODE… NON, c’est un mouvement de font!
Il y a des bénéfices à entamer le changement.
C’est un facteur de cohésion sociale en entreprise.D’après une étude, tout secteur confondu, sur le fait d’avoir un RSE et pas de RSE :
- il y a augmentation de 4 à 13% des performence de l’entreprise
- un chiffre d’affaire qui augmente aussi de 20%
- Une satisfaction client qui progresse de plus de 10%
- une baisse du turn over dans les equipe.
Donc, c’est un beau retour sur investissement!
Pour que cela soit possible, il faut :
- Une impulsion de la direction via 1 ou 2 personnes motivée(s),
- Instaurer un echange et du partage entre equipe,
- Avoir une vision sur du moyen et long terme de son objectif,
- Etre patient car c’est un investissement sur du long terme.
C’est une reflexion qui concerne surtout des structures importantes car le volume est plus impactant dès qu’il y a un changement.
Neanmoins, tout le monde a un impact, TPE, PME ou grosse structure.
La TPE aura l’avantage d’avoir plus de facilité de mettre en place un RSE ou un responsable d’achat responsable.
Pas de mode durable sans finance durable
Keynote tenu par Julia Faure – Fondatrice de Loom
Il y a 3 acteurs qui peuvent financer son entreprise :
- l’équipe fondatrice
- le marché financier
- les fonds d’investissement
L’intervention de Julia Faure etait une succession de punchline. Cela remettait les points sur les i à propos de nos engagements personnels dans son entreprise et le but de son développement…
Visualisez la vidéo de son intervention, vous n’en ressortirez pas indemne…
Vendre moins mais mieux
Etaient présents :
- Chrysoline de Gastines & Charles Fourmaux, co-fondateurs de Balzac Paris
- Eloise Moigno, fondatrice de SloWeAre
- Sandra Lacaze, fondatrice de Match Market
Vendre moins mais mieux part de 3 mots d’ordre :
- REDUIRE : réduire avec des process différents, un travail different. Etablir une production sur-mesure et ne pas hésiter à utiliser l’intelligence artificielle.
- RALENTIR : il faut donner de la valeur au produit. Il faut aussi ralentir la consommation en rééduquant le consommateur. Sans oublier de développer l’idée de réparer.
- BOUCLER LES CYCLES : c’est-à-dire récupérer, redynamiser, mutualiser. Sans passer à l’excès contraire d’une hyperconsommation du 2nde main.
Tout cela peut se faire en étant accompagner dans sa transition.
Exemples :
- Balzac Paris vend moins mais mieux grâce à une chaine de production raisonné, avec des editions limitées, en petites séries et via la decision de sa communauté.
- Sloweare a développé son label de confiance grâce à sa communauté qui lui a fait confiance sur ses jugements et sa sélection.
- Match Market utilise l’intelligence artificielle pour déterminer quels produits vont plaire aux futurs clients. Ainsi, ils réduiront la destruction des vêtements de fin de saison.
Circuits courts : le choix du local
Etaient présents :
- Sebastien Thomassey – enseignant – chercheur ENSAIT – GEMTEX
- Violette Watine – directrice générale du Slip Français
- Martin Breuvart – PDG de l’usine Lemahieu
- Benoit Frys – responsable de Plateau fertile
Les avantages du circuit-court, cités par les intervenants présents, sont :
- Répondre à une demande rapidementl
- Adapter les commandes
- Apporter du sens au produit
- Développer le savoir-faire local français
Sans mettre de coté la possibilité de développer aussi le savoir-faire métier historique même dans d’autres pays.
Si l’entreprise est aménée à changer pour du circuit-court, il est important de se poser la question : POURQUOI? Car il est compliqué pour une marque de changer. Alors, il faut que son objectif soit sincère, etre créatif et y aller pas à pas.
Le phénomène plastique, ses impacts et les solutions possibles
Keynote animé par Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-Sciences, journaliste de l’environnement et auteur de “Survivre au péril plastique”.
Le plastique est le n°1 de l’emballage.
Au lieu d’écrire et de vous énumérer les chiffres alarmants du plastique, j’ai cru bon de noter les pistes à travailler pour s’améliorer.
Tout d’abord, le recyclage. Il y a des amélioration à faire das les infrastructures de recyclage et les stations d’epuration… cela dépend beaucoup des financement des régions concernées.
Ensuite, il y a des pistes à développer sur la “qualité” du plastique. Voir un plastique plus épais pour etre réutiliser. Ou bien développer la filiere de nouvelles fibres telles que l’Econyl. Et du coup, améliorer le recyclage des nouvelles fibres.
Cependant, comme le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, il faut déjà qu’individuellement, nous évitions d’acheter du plastique (dans les vêtements, des produits sur-emballés, les objets etc…)
Et dans tous les cas, valoriser au maximum les alternatives au plastique.
Atelier participatif sur : Bâtir ensemble une stratégie régionale
Animée par Arielle Levy, fondatrice de “Une autre mode est possible”.
J’ai pris cet atelier en cours de route. C’etait une conclusion sur ces 2 journées et des pistes à travailler pour l’année prochaines. J’ai tout de même noté des termes interessants et des chemins interessants à capter pour le secteur de l’optique-lunetterie.
Le premier mot à retenir est : CONSOMMERÇANT. C’est le consommateur qui devient commerçant grâce à ces nouvelles applications du 2nde main et du DIY. Cette frontiere se floute de plus en plus et commence à voir le coté obscure d’une hyperconsommation de la recup’ en tout genre.
Le 2eme point est une tendance observée voire 3 tendances de consommateurs : les engagés / les “milieux” / les détachés
Car il y a toujours cette illusion du POUVOIR d’accumuler des vêtements soit encore un VECTEUR d’ascension sociale.
Le 3eme point est l’importance du RSE avec une vision globale du marché et des marges.
Pour finir, le 4eme point est l’importance de la responsabilité d’observer les evolutions existantes dans les autres secteurs d’activités.
Ce dernier point me conforte sur l’idée de vous partager ce qui se fait dans le monde du textile et des vêtements pour s’inspirer et prendre exemple sur leur évolution.
Retrouvez toutes les tables rondes du Fashion green days sur leur chaine Youtube
Les lunettes aux Fashiongreendays
J’ai été ravie de pouvoir voir 2 marques de lunettes présentes parmi les 75 exposants.
- 7PLIS -
7PLIS est une marque de lunettes en skatebord recyclé que je suis depuis 2016. Et je vous en parle assez souvent car la marque utilise beaucoup leur chute de production pour créer des bijoux, stylos, objets divers et variés.
Florent m’a même avoué que dès l’année prochaine, la marque sera une marque zéro déchet! Car 100% de leurs déchets seront reutilisés… Mais ça, je vous en reparlerai en temps voulu…
Relisez l’article de presentation de la marque : Monture en skate recyclé made in France
- NOGS -
NOGS est la découverte de ce salon. Une fabrication française de lunettes en impression 3D et biosourcées.
Je vous ferai très vite la présentation de la marque ces prochaines semaines!
Pour conclure....
C’est toujours une grande source d’inspiration d’aller voir d’autres secteurs. Et de toujours se rendre compte que les problématiques sont les mêmes… Et du coup, les solutions sont aussi applicable dans le secteur de l’optique-lunetterie.
C’est pour cela que mon coaching pour opticien eco-responsable a été développé.
Car il faut pouvoir s’appuyer sur des exemples concerts et etre aiguillé.
Des conseils sont aussi développer auprès des marques pour aussi entamer ou perfectionner leur changement.
Ensemble, allons plus loin en faveur de la planète.
À propos de l’auteur
Opticienne depuis 20 ans -> Engagée à développer la transition écologique de l'optique lunetterie grâce à des prestations de service auprès des marques, du coaching pour les opticiens et de la sensibilisation auprès des particuliers -> Famille zéro déchet et ambassadeur écofrugal chez la GreenerFamily
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